falaise-de-rocamadour


 
Le nouveau reliquaire de saint Amadour
Encore un témoignage du passé que Rocamadour fait disparaître

 
ROCAMADOUR
 
 
Saint Amadour,
un parfait inconnu
 
 
Nouveau reliquaire pour
saint Amadour en 2016
 
 
 
ROCAMADOUR
 
Une page d’histoire ignorée
sculptée sur la falaise.
 

Vierge Noire de Rocamadour
 
La Vierge Noire de Rocamadour marque sa différence
 
 
 
Origines du sanctuaire
de Rocamadour
 
Cobra dressé à l’entrée du sanctuaire
 
 
Les sculptures sur la falaise sont la clé des origines de Rocamadour
 
 
 
ARCHÉOLOGIE
 
La falaise de Rocamadour,
un écrin fragilisé et non protégé
 
Chapiteau de colonne palmiforme
 
Un patrimoine archéologique
et historique sans équivalence
en France et en Europe
 
 
Étude archéologique des sculptures sur la falaise
de Rocamadour
 
 
 
Les purges de la falaise

 
Une lente et méthodique destruction du patrimoine
 
Les purges de la falaise
 
Vestiges archéologiques et témoignages historiques arrachés à la falaise.
 
 
Il y a des silences
coupables et
des silences troublants
 
 
 
ROCAMADOUR
 
 
Rocamadour au XIXe siècle
Les restaurations des sanctuaires (1858-1872)
 
 
Templiers à Rocamadour dans le Lot en Quercy
 
 
 
HISTOIRE & PATRIMOINE
de ROCAMADOUR

 
 
Armorial de Rocamadour
 
 
Armoiries et Seigneurie
de Rocamadour
 
 


 
En substituant le reliquaire de saint Amadour
Rocamadour s’ingénie à réinventer l’Histoire

 
 
La cérémonie qui avait pour but le 26 août 2016 de marquer le 850e anniversaire de la découverte en 1166 d’un corps parfaitement conservé au creux de la falaise de Rocamadour (1) nous laisse bien perplexe en ce début du XXIe siècle.
 
 
Sommaire
 
 
 
Du grand spectacle
à Rocamadour

 
 
Digne des triomphes des empereurs romains, Rocamadour a bien mérité un César en récompense pour la mise en scène de sa cérémonie qui s’est achevée en apothéose le 26 août 2016 (2).
Quelques rares privilégiés entassés dans un espace confiné de quelques mètres carrés, ont pu assister à un simulacre de translation de « reliques » devant le tombeau creusé dans la falaise au centre du deuxième parvis du sanctuaire desservant les chapelles St Michel et Notre Dame.
 
 
 
L’idolâtrie bannie pour les païens,
le christianisme l’honore et s’en nourri
 
 
Après avoir fait le procès de l’idolâtrie aux païens, proclamé l’interdiction du paganisme et la fermeture de tous les temples et décrété le christianisme, nouvelle religion de l’empire romain, à la fin du IVe siècle. L’empereur romain Théodose 1er (3) et tous ses successeurs n’ont pas réussi à empêcher le christianisme de se paganiser avec l’introduction du culte des saints et de leurs reliques qui perdure encore de nos jours, comme nous pouvons le constater avec cette cérémonie d’un autre âge, et disons-le clairement « païenne », qui s’est déroulée en août 2016 à Rocamadour.
 
Une remarque que nous pouvons tous partager : « Les païens avaient toutefois beaucoup moins de temples que nous avons d’églises et moins de dieux que nous n’avons de saints » écrivait J.-A.-S. Collin de Plancy en 1821 (4).
 
 
 
Les saints successeurs des dieux
 
« Le culte actuel est resté, sur bien des points, ce qu’était le culte antique : matériel, extérieur, surchargé de mythes et de légendes, encombré de superstitions. Il s’’est établi après la venue du christianisme, sur les positions occupées par la religion païenne. Le Paradis a dépossédé l’Olympe et les saints ont remplacé les héros sans modifier sensiblement l’état d’âme des fidèles qu’avait séduits la douceur du culte nouveau. La religion chrétienne, sur le sol comme dans les esprits, s’est partout superposée au polythéisme, et celui-ci reparait par places sans même qu’il soit besoin de fouiller la terre ou de scruter les âmes ». (Pierre Saintyves, Les saints successeurs des dieux. 1907) (5).
 
 
 
Les reliques de saint Amadour
miraculeusement retrouvées à Rocamadour
 
Des ossements mystérieusement disparus, il y a plusieurs décennies, sans qu’aucun religieux ne s’en inquiète ni s’en soucie, jusqu’au jour, où pour satisfaire une parodie de cérémonie de translation des restes, ceux-ci sont miraculeusement retrouvés à Rocamadour.
 
Déposés là, uniquement pour la circonstance derrière la grille en fer forgé, quelques paquets soigneusement emballés et suffisamment opaques pour mettre leur véritable contenu à l’abri des regards indiscrets étaient censés contenir les « restes » ayant appartenu à notre vénérable personnage.
 
Transférés rapidement à quelques pas du parvis à l’intérieur de la basilique saint sauveur où se trouvait un réceptacle tout spécialement créé pour, nous le verrons plus loin, donner de l’éclat à la cérémonie.
 
Les supposés restes du saint d’abord posés sur une table étaient ensuite, au cours d’une célébration dans la basilique, glissés dans un coffre appelé « nouveau reliquaire ».
 
 
 
Qu’est-ce que les spécialistes du site attendent
pour faire analyser les ossements de St Amadour
?
 
Rappelons que le reliquaire existait déjà. Pour quelle raison en refaire un autre, « moins authentique » ?
 
Toutes ces gesticulations et manipulations ne sont-elles pas volontairement destinées à faire perdre des informations utiles aux scientifiques ? Si Rocamadour n’a rien à cacher, qu’est-ce que les spécialistes du site attendent pour faire réaliser les analyses scientifiques des ossements du Saint Homme, maintenant qu’ils sont enfin retrouvés ?
 
Le colloque sur saint Amadour qui s’est déroulé à l’hôtel du Château de Rocamadour les 15 et 16 octobre 2016 ne peut pas permettre d’avoir une vision scientifique sur les reliques de saint Amadour.
Quelque soit la région d’où ils viennent et quel qu’en soit leur nombre, aussi compétents qu’ils puissent tous l’être dans leurs domaines respectifs, tous les spécialistes conviés à venir parler et confronter leurs idées sur « les reliques » de saint Amadour, ne pourront jamais remplacer des analyses scientifiques de ses ossements. Tous mes lecteurs sont aussi impatients que moi de lire la conclusion de ce Colloque sur les reliques de saint Amadour.
 
Lire l’article « Une vision scientifique des reliques, Colloque à Rocamadour », paru dans La Dépêche du Midi le 13.10.2016  http://www.ladepeche.fr/article/2016/10/13/2438520-une-vision-scientifique-des-reliques.html 
 
 
 
Le CHRIST éclipsé à Rocamadour
par le « nouveau reliquaire » de St Amadour
 
Nous allons voir que les religieux du diocèse de Cahors n’avaient pas lésiné sur les moyens, ni sur les efforts d’imagination pour aboutir à cet effet théâtral manifestement recherché.
 
Quoiqu’on puisse en penser, il faut bien reconnaître qu’on ne remarquait plus que LUI dans la basilique Saint Sauveur. Ainsi exposé à la vénération dans la basilique saint sauveur de Rocamadour, le nouveau reliquaire surmonté du buste tout en or de saint Amadour avait fini par éclipser le maître des lieux lui-même : le CHRIST † .
 
C’est-à-dire DIEU en personne pour les chrétiens !
 
Sans être irrévérencieux, je ne crois pas que DIEU puisse pardonner aux religieux du diocèse de Cahors, ce « péché d’orgueil » inscrit comme le plus abominable des péchés dans une liste dressée par les docteurs de l’Église dès le Ve siècle, et même si, pour en minimiser la gravité, un autre père de l’Église, Thomas d’Aquin l’avait qualifié de « vice » au XIIIe siècle,.


Fig. 1 Nouveau reliquaire et Buste de saint Amadour dans la Basilique Saint Sauveur à Rocamadour - © Charly Senet Septembre 2016

 
 
 
Le Buisson ardent,
le Veau d’or et l’Arche d’alliance
 
C’est sous un déluge de lumière que le “nouveau reliquaire” du saint Homme apparaît au visiteur comme l’Éternel est apparu à Moïse dans un « buisson ardent » (Exode 3. 1-3).
 
Puis en avançant vers la lumière ardente, les formes se font plus précises et le visiteur découvre presque aveuglé un buste censé représenter le saint Homme surmontant son “nouveau reliquaire”. Le buste tout d’or revêtu, brillant de mille feux, rappelle étrangement la scène du « veau d’or » décrite dans l’ancien testament (Exode 32).
 
C’est en arrivant de plus près, que le visiteur est à nouveau frappé de voir notre vénérable personnage surgir tout droit d’un coffre somptueusement décoré de figurines et d’anneaux d’or qui n’est pas sans rappeler « l’arche d’alliance » (Exode 25, 10-30).
 
Voilà une bien étrange mise en scène à laquelle se sont livrés les religieux du diocèse de Cahors et de Rocamadour, tout simplement pour montrer un reliquaire destiné à substituer l’ancien.
 
Pourquoi s’inspirer des passages du « Livre de l’Exode », la sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse ? Amadour n’a pourtant jamais été associé à Moïse ! Du moins, pas à ma connaissance. À moins que Rocamadour serait enfin enclin à reconnaître que Amadour est venu d’Égypte ?
 
 
 
« Voyez, ceci est mon OS »
semble nous dire Amadour

 
C’est dans une attitude semblable à celle d’un héros de la Grèce antique faisant une offrande aux dieux de l’Olympe, que notre « héros » de l’année 2016, au visage imaginaire, présente fièrement dans un tube en verre translucide en forme de rouleau de parchemin, un « OS ».
Notons qu’à la lumière de divers témoignages, nous ignorons s’il s’agit véritablement du sien. L’abbé Jean Laffont, prêtre du diocèse de Cahors, faisait notamment remarquer en 1998 : « qu’ils soient de saint Amadour, je n’en sais rien » (6).
 
Un étudiant en 1ère année d’anthropologie émettrait déjà des doutes sur son authenticité rien qu’en voyant l’aspect et la couleur de cet os.
 
 
Nous n’avons aucune gravure représentant Amadour, malgré l’exceptionnalité de la découverte. Les images et les peintures qui peuvent exister, sont pures fantaisies de leurs auteurs.
Le premier visage imaginaire que nous lui connaissons est celle d’un personnage représenté plongé dans un profond sommeil, celui du repos éternel. C’est le gisant en bois sombre et sobre qui a été sculpté au XIXe siècle par le sculpteur Calmon.
 
 
Anobli en 2016 par le diocèse de Cahors et de Rocamadour, Amadour ou Amad’OR, brille d’un vif éclat. Félicitations à l’orfèvre David Pons (7) qui, avec un talent évident, a exaucé la prière des religieux du diocèse de Cahors et de Rocamadour : « créer l’illusion ».
 
Lorsque j’ai écrit le 27 février 2016 dans « Saint Amadour, un parfait inconnu » que les auteurs d’un article paru sur le site du sanctuaire de Rocamadour semblaient vouloir en 2016 ressusciter de ses cendres la légende « Amadour identifié à Zachée », j’étais loin d’imaginer à quel point j’avais raison en découvrant dans la basilique Saint Sauveur en septembre 2016 qu’il n’y avait pas que le reliquaire qui était nouveau.
 
    


Fig.2 Nouveau Amadour sur un nouveau reliquaire à Rocamadour
Charly Senet septembre 2016

 
Le texte sur l’écriteau qui accompagnait le « Monument », était plutôt affligeant. Une nouvelle fois, Rocamadour avait fait le choix d’ignorer les études historiques, préférant laisser les fidèles et les visiteurs dans « la sainte ignorance » sur ce vénérable personnage.
 
 
 
L’écriteau destiné
à entretenir le doute sur Amadour
 
C’est à croire, en parcourant le texte figurant sur le petit écriteau posé à proximité du reliquaire, que les religieux du diocèse de Cahors ne lisent jamais les livres historico-religieux qu’ils ont eux-mêmes écrits entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle (A.-B. Caillau, E. Albe, J. Rocacher), ainsi que les livres historiques (E. Rupin) qu’ils vendent ou autorisent la vente au cœur du sanctuaire sur le parvis des églises à Rocamadour (8).


Fig. 3 Ecriteau au pied du nouveau reliquaire - © Charly Senet septembre 2016

 
 
 
Nouveau reliquaire de St Amadour,
une substitution à l’ancien
 
D’abord, l’écriteau ne dit rien sur les raisons obscures qui ont conduit l’évêque de Cahors et de Rocamadour à substituer le nouveau reliquaire de saint Amadour à l’ancien. Une attitude qui ne fait qu’entretenir le doute sur l’authenticité des reliques qu’il contient.
 
 
 
Aucun document historique ne désigne Amadour
comme étant le fondateur du sanctuaire

 
Il n’existe aucun document historique venant étayer l’hypothèse que celui qui fut appelé Amadour serait désigné comme étant le fondateur du sanctuaire.
 
 
La Vérité se trouve sous nos yeux, elle a laissé des traces sur la falaise de Rocamadour. les sculptures sur la falaise de Rocamadour, désignent les vrais fondateurs du sanctuaire. Une simple mise en scène avec un nouveau reliquaire pour un saint tombé dans l’oubli à Rocamadour, ne suffira pas à faire oublier la découverte archéologique et historique que j’ai signalée à la Mairie de Rocamadour et au Syndicat Mixte du Grand Site de Rocamadour, responsables de destruction du patrimoine de l’humanité avec les purges de la falaise.
 
 
 
Découverte d’un corps momifié
au pied de la falaise de Rocamadour
 
La découverte d’un corps momifié en 1166 a certainement bousculé la vie du sanctuaire et suscité de nombreuses interrogations au niveau de la population. Mais à ces questions embarrassantes, les religieux de Rocamadour ont fait comme avec les sculptures sur la falaise de Rocamadour, ils ont usé de leur influence et de la crédulité des habitants pour étouffer l’affaire.
 
La population a obtenu pour seule réponse, six ans après la découverte, la publication en 1172 (la date n’est pas certaine), d’un livre intitulé « Les miracles de Notre-Dame de Rocamadour ». L’occasion me sera certainement donnée de revenir sur ces « miracles ».
 
Nous pouvons constater que la découverte de ce corps parfaitement conservé n’avait pas réellement suscité l’enthousiasme des religieux du sanctuaire de Rocamadour et l’information ne sera d’ailleurs révélée pour la première fois qu’en 1183, soit 17 ans plus tard. Le plus surprenant et le plus difficile à comprendre, est que cette découverte extraordinaire sera portée à la connaissance du public, non pas par la région, ni même par la France, mais par le chroniqueur du roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt. Robert de Torigny.
 
Faut-il s’en étonner ?
 
À l’allure où Rocamadour et sa région prennent conscience de l’enjeu historique de ma découverte, voir mon Étude archéologique des sculptures sur la falaise de Rocamadour, je reste persuadé que les Français et Rocamadour en premier, l’apprendront par la Presse Étrangère, tout comme la découverte du corps momifié.
 
 
 
La tradition à Rocamadour
n’a jamais été constante
 
Le corps découvert parfaitement conservé en 1166 nommé « Amadour », a depuis le XIIe siècle été associé et identifié à plusieurs personnages, plus fantaisistes les uns que les autres.
En lisant comment est née et s’est déformée la légende du Saint appelé Amadour à Rocamadour, vous comprendrez rapidement que « La tradition » n’a jamais été constante à Rocamadour. Sa vie, comme son nom, ont été inventés en suivant la fantaisie de leurs auteurs.
 
 
 
Amadour assimilé à Zachée,
une pure invention et non une tradition
 
L’historien corrézien, Ernest Rupin, a dû se retourner plusieurs fois dans sa tombe pour ne pas assister, un siècle plus tard, à cette nouvelle mascarade. Ernest Rupin qui, à l’appui de plusieurs documents historiques, avait démontré en 1904 dans « Rocamadour Etude Historique… » que l’assimilation de Amadour à Zachée n’était que pure invention de certains religieux en précisant que certains écrivains et « historiens » n’avaient pourtant pas manqué de reproduire au cours des siècles.
 
Saint Amadour identifié à Zachée, une idée qui est apparue pour la première fois au XVIIe siécle, soit cinq siècles après la découverte du corps
 
Amadour identifié à Zachée Voilà la fable et l’imposture, écrivait l’abbé Caillau en 1834 dans son « Histoire critique et religieuse de Notre-Dame de Roc-Amadour »
 
Si nous n’avions aucun document, comme l’avait si bien dit lui-même, l’abbé Edmond Albe en 1909 dans « Les Miracles de Notre-Dame de Roc-Amadour... » en parlant de la vie, du nom d’Amadour et celui de Zachée à l’époque où l’Inquisteur Bernard Guy venait apporter ses mensonges à une légende sur Amadour en pleine mutation
« Si nous n’avions aucun document, on pourrait peut-être dire - on l’a dit - que les archives se sont perdues, et que la tradition se trouvait très explicitement indiquée dans des pièces disparues. Mais nous avons des documents…. » .
 
Les religieux du diocèse de Cahors et de Rocamadour, auraient pu au moins montrer un peu plus de respect pour les études historiques produites par leurs pères..
 
 
 
La première statue
de la Vierge Noire à Rocamadour
 
La sculpture de la première statue de la Vierge Noire de Rocamadour fut attribuée a tellement de personnages au cours des siècles, qu’il est toujours aussi hasardeux de nos jours, de prétendre que celui qui fut appelé Amadour en aurait été l’auteur.
 
La seule œuvre connue à ce jour a été datée par les historiens entre la fin du XIIe siècle ou début du XIIIe. Elle ne peut donc être attribuée au siècle de Zachée et il n’existe aucun document historique venant étayer l’hypothèse d’une statue antérieure à celle-ci.
 
À défaut d’avoir des documents sur une hypothétique statue du premier siècle, commençons par faire la lumière sur les contradictions dans les descriptions de la statue actuelle réalisées entre le milieu du XIXe siècle et la fin du XXe que j’ai mis en évidence, le 19 avril 2015, dans mon article consacré à la Vierge Noire de Rocamadour. Ce sont les descriptions de la statue réalisées en 1862 par l’abbé Cheval, responsable des travaux de restaurations des sanctuaires de Rocamadour de 1858 à 1872, puis en 1979, par le théologien, archéologue et historien Jean Rocacher.
 
Tous les historiens sont restés muets sur ces importantes différences de la Vierge Noire de Rocamadour qui interviennent principalement après les restaurations du sanctuaire au XIXe siècle Pourquoi ?
 
 
 
Démembré par les Huguenots !
Cela reste à prouver.
 
Rien ne permet d’établir la responsabilité des protestants dans cette infamie, même s’il est incontestable qu’ils sont responsables du saccage du sanctuaire de Rocamadour en 1562.
 
 
Cette assertion est basée sur un témoignage incontrôlable, une simple rumeur rapportée par le père Odo de Gissey (9), un jésuite du XVIIe siècle, dont les écrits n’ont jamais été considérés fiables par les historiens (10).

 
En prenant le temps de la réflexion sur l’histoire de St Amadour au cours des siècles et les circonstances de ce saccage, on arrive à montrer qu’il est peu probable pour que la précieuse relique eut été démembrée par les Huguenots.
 
Avec le zèle que nous lui connaissons, si Odo de Gissey avait vécu au Ve siècle à Alexandrie, n’aurait-il pas attribué le massacre de la savante Hypatie aux païens ?
 
 
En 415, à l’époque de l’empereur romain Thédose II (11), une bande de chrétiens excités par Cyrille, l’évêque d’Alexandrie, massacrèrent la savante Hypatie et brulèrent les morceaux de son corps qu’ils avaient haché et mis en pièce (SOCRATE le Scolastique. Histoire de l’Église) (12).
 
 
Cet acte de Barbarie commis par des chrétiens au Ve siècle, n’a absolument rien de comparable avec ce qui est arrivé à Rocamadour pour Amadour. L’acte de vandalisme et de folie meurtrière le plus manifeste qui se soit produit à Rocamadour, restera, sans nul doute, celui qui fut perpétré en 1235 par l’abbé de Tulle (13). Le passage de l’abbé et Seigneur Elie de Ventadour a laissé aux habitants de Rocamadour et à leur Vierge Noire des traces et un souvenir mémorable que les religieux du diocèse de Cahors et de Rocamadour préfèrent passer sous silence.
 
L’abbé de Tulle Élie de Ventadour s’en aurait-t-il pris uniquement à la Vierge Noire de Rocamadour ? Que n’aurait-il pas détruit d’autre encore en 1235 dans le sanctuaire et qui n’aurait pas été écrit ?
 
 
 
« Ne faisons pas dire aux documents
ce qu’ils ne contiennent pas.
La vérité y gagnera... » (Ernest Rupin Rocamadour. Et. Hist. et Arch. 1904 p.72)
 
Ce document historique auquel je me réfère souvent est vendu depuis de nombreuses années dans la librairie située au cœur du sanctuaire. C’est un fac similé, une reproduction de l’édition originale de 1904.
 
N’est-ce pas là, une façon de reconnaître que l’ouvrage Historique d’Ernest Rupin mérite largement sa place au panthéon des ouvrages qui garrnissent les étagères de cette librairie ?
 
L’exemplaire que j’ai moi-même acquis dans cette libraire du sanctuaire a été imprimé en 2001.
 
Vendu au prix de 62 €, il porte l’indication : « Prix justifié ».


Fig. 5 Ernest Rupin. Rocamadour, Etude Historique et archéologique  « Prix justifIé »

 
N’est-ce pas ici encore, reconnaître implicitement que le contenu de l’ouvrage d’Ernest Rupin est des plus précieux pour l’histoire de Rocamadour ?
 
    


Fig. 4 E. Rupin. Rocamadour, Et. Hist. et arch.

 
 
Charly SENET
Le 10 novembre 2016
 








 






Bibliographie et notes
 


(1) L’article paru sur le site du sanctuaire de Rocamadour  http://rocamadour.eu/2016-lannee-saint-amadour.html, consulté le 10 02 2016
était dans La dépêche du Midi le 30 01 2016

 http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/30/2266514-2016-sanctuaire-dame-met-marche-annee-saintamadour.html  
 
(2) Vidéo mise en ligne le 20 septembre 2016: https://www.youtube.com/watch?v=4qMbRm0jI00 
 
(3) Théodose Ier (347-395). Né en Espagne, il est déclaré Auguste en janvier 379 par Gratien, l’empereur Théodose 1er, surnommé le Grand a régné jusqu’à sa mort en 395.
 
    Histoire des Empereurs et des autres princes qui ont régné durant les six premiers siècles de L’Église…Tome 5. Depuis Valentinien Ier jusqu’à Honoré par M. Lenain de Tillemnot. Venise 1732, P.189-418.
 
(4) Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses Tome 1 par J.-A.-S. Collin de Plancy. 1821-1822. Tome I, Chap. I, p. 12 et Chap. II, p.15.
 
(5) Essais de mythologie chrétienne. Pierre Saintyves. Les Saints successeurs des Dieux. Paris 1907. Chapitre I, le culte des héros et le culte des saints. p.18-19
 
(6) L’abbé Jean Lafon, prêtre du diocèse de Cahors, originaire de Rocamadour (Magès), nous apporte un éclairage avec son témoignage dans « Rocamadour, une cité en équilibre » paru en 1998 : « Je crois que les ossements sont au château, aux archives du pèlerinage. Moi je râle ! Parce qu’on a mis les châsses au musée. On ne fait pas ça ! Même dans beaucoup de pays où ils ont un saint fondateur ou n’importe quoi, même si ce sont des mairies communistes ou des athées, on fait la fête ce jour-là et on ne met pas ça au rancard ! On a enlevé les ossements, qu’ils soient de saint Amadour, je n’en sais rien, mais c’est un support de l’histoire et on doit les laisser dans leur châsse, la mettre en évidence, et pour les fêtes bien la présenter, qu’il y ait une tradition qui continue. Sinon les enfants de Rocamadour ne savent rien. C’est Bizarre que nous soyons le dernier des pays, quand même, où l’on ne nous apprenne rien sur les origines du lieu où nous habitons. »
 
Rocamadour, une cité en équilibre sous la direction de Michelle Chauveau. Préface André Jallet. Editions Carnet de notes, 1998. p.370 Coauteurs: Bénédicte. Avellaneda, Isabelle Desaphy, Claude Lecompte, Gérard Terrassier. Participation: Maryse Baschiera, Claude Rivals, René Pascal et Jean-François Bare. Photographe Patrice Behin.
 
(7) David Pons, Artiste peintre et sculpteur d’art sacré, spécialisé dans le mobilier liturgique, vitraux et orfèvrerie, David Pons est le créateur du reliquaire et du buste de saint Amadour de Rocamadour.
Pour en savoir plus :  http://www.davidpons.fr/ 
 
(8) Histoire critique et religieuse de Notre-Dame de Roc-Amadour, suivie d’une neuvaine d’instructions et de prières, ouvrage dédié à Monseigneur d’Hautpoul, évêque de Cahors par A. B. Caillau, Paris 1834.
 
Armand-Benjamin Caillau (1794-1850) était prêtre de la Société des Missions de France et directeur de la maison Sainte-Geneviève de Paris. Dissoute par la révolution de juillet 1830, la société se reconstitue sous le nom de Prêtres de la Miséricorde.
 
Le 11 septembre 1836, l’abbé Caillau achète le château de Rocamadour en ruines à la mairie qui l’a mis en vente aux enchères. Reconstruit et agrandi, le château est racheté le 7 mai 1850 par l’évêque de Cahors Jean Jacques David Bardou.
 
 
     Les miracles de Notre-Dame de Roc-Amadour au XIIe siècle Texte et traduction d’après les manuscrits de la Bibliothèque nationale avec une introduction des notes historiques et géographiques. Edmond Albe, Chanoine honoraire de Cahors. Paris 1907.
 
     La Vie de et les Miracles de S. Amator. E. Albe. Extrait des Analecta Bollandiana, tome XXVIII. Société des Bollandistes. Bruxelles 1909.
 
Edmond Albe (1861-1926), ordonné prêtre en 1884, chanoine honoraire de Cahors et archiviste diocésain, ancien chapelain de Saint-Louis-des-Français à Rome. Le prêtre né à Figeac était aussi historien et spéléologue. Il a écrit et contribué à l’écriture de plusieurs ouvrages historiques et religieux. Il fut aussi le troisième directeur de la revue religieuse du diocèse de Cahors créée en 1890.
 
     Jean Rocacher, ROCAMADOUR et son pèlerinage Etude Historique et Archéologique Tome 1  & Tome 2.
Préface de Marcel Durliat. Privat Association « Les Amis de Rocamadour » 1979. Exemplaire numéroté
Le Tome 2 regroupe les documents graphiques et photographiques anciens
 
Jean Rocacher (1928-2008). Né en 1928 à Tulle, diplômé de théologie. Membre titulaire en 1983 à la Société Archéologique du Midi de la France (S.A.M.F), il était aussi membre de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres. »
 
Pour en savoir plus sur  Jean Rocacher
 
     Rocamadour, Étude historique et archéologique. Ernest Rupin. Le Livre d’histoire. Monographie des villes et villages de France. Préface de M. le comte Robert de Lasteyrie, Membre de l’Institut, (2001) Fac-similé de l’édition originale 1904, 416 p. 1ère réédition.
 
Ernest Rupin (1845-1909). Né à Brive le 6 mai 1845. Archéologue, historien de l’art et historien local.
 
Pour en savoir plus sur  Ernest Rupin
 
 
(9) Odo de Gissey (1567-1643). Né à Autun le 2 juillet 1567 et décédé à Toulouse le 9 mars 1643. Jésuite depuis 1589, il est l’auteur de « Histoire et miracles de Nostre-Dame de Roc-Amadour au païs de Quercy,... par le P. Odo de Gissey,... Édition Tulle, J. Dalvy, 1666 »
 
(10) De nombreux exemples fourmillent dans les études historiques qui montrent que les historiens ne lui accordent peu de crédit. Pour n’en citer que quelques uns, voyez Ernest Rupin Rocamadour, Et. Hist. et arch. 1904, p. 162-163 en ce qui concerne le massacre du corps de St Amadour. Lire aussi son article sur St Amadour, le Zachée de l’évangile paru dans le Bulletin de la Société Scientifique Historique de la Corrèze, Tome 15. Brive 1893, p.83-90. Voir également Charles de Lasteyrie L’abbaye de Saint martial de Limoges. Paris 1901 p.25, 28, ou encore La vie et les œuvres de Gilles Bellemère dans Bibliothèque de L’École des Chartes, Revue D’Érudition publiée par la société de l’école des Chartes, publié avec le concours du Centre national de la recherche scientifique. Tome 124, 1966, p.30...)
 
(11) Théodose II le jeune (401-450). Né en 401, fils de l’empereur Arcade et petit fils de Théodose Ier, il fut déclaré Auguste dès 402 par Gratien et empereur en 408 à l’âge de sept ans seulement. Théodose II a régné sur l’empire romain jusqu’à sa mort en 450. Histoire des Empereurs et des autres princes qui ont régné durant les six premiers siècles de L’Église… Tome sixième, De Théodose II à Anastase par M. Lenain de Tillemnot. Paris 1738, avec approbation et privilège du Roi. P. 2-132
Théodose, associé à l’empire par Gratien, régna 17 ans avec lui et Valentinien le jeune. (Hydace Chronique 4)
 
(12) SOCRATE le Scolastique. Histoire de l’Eglise, Mort de la savante Hypatie, Livre VII, chapitre XV. « Il y avait dans Alexandrie une femme nommée Hypatie, fille du Philosophe Théon, qui avait fait un si grand progrès dans les sciences qu’elle surpassait tous les Philosophes de son temps, et enseignait dans l’école de Platon et de Plotin, un nombre presque infini de personnes, qui accouraient en foule pour l’écouter. La réputation que sa capacité lui avait acquise, lui donnait la liberté de paraître souvent devant les Juges, ce qu’elle faisait toujours, sans perdre la pudeur, ni la modestie, qui lui attiraient le respect de tout le monde. Sa vertu, toute élevée qu’elle était, ne se trouva pas au dessus de l’envie. Mais parce qu’elle avait amitié particulière avec Oreste, elle fut accusée d’empêcher qu’il ne se réconciliât avec Cyrille. Quelques personnes transportées d'un zèle trop ardent, qui avaient pour chef un Lecteur nommé Pierre, l’attendirent un jour dans les rues, et l’ayant tirée de sa chaise, la menèrent à l’Eglise nommée Césaréon, la dépouiIIèrent, et la tuèrent à coups de pots cassé. Après cela ils hachèrent son corps en pièces, et les brûlèrent dans un lieu appelé Cinaron. Une exécution aussi inhumaine que celle-là couvrit d’infamie non seulement Cyrille, mais toute l’Eglise d’Alexandrie, étant certain qu’il n’y a rien si éloigné de l’esprit du Christianisme que le meurtre et les combats. Cela arriva au mois de Mars durant le Carême, en la quatrième année du Pontificat de Cyrille, sous le dixième Consulat d’Honorius, et le sixième de Théodose ».
Source :  http://remacle.org/bloodwolf/eglise/socrate/eglise7.htm#XV
.
 
(13) Ernest Rupin, Rocamadour. Etude hist. et arch. p.114
« Elie de Ventadour, neveu de l’abbé de Tulle, Bernard VI, s’empressa, dès la mort de son oncle, en 1235, de s’emparer violemment des possessions de l’abbaye. Il fit tous ses efforts pour empêcher l’élection canonique d’un nouvel abbé et obtint, par menaces et menées illicites, de se faire élire lui-même.
Enivré de son succès, auquel probablement les membres de sa puissante famille avaient dû contribuer, l’abbé intrus, dans son audace, ne connut plus de bornes
 ».
 




 
Charly SENET
Le 10 novembre 2016
















Charly Senet Auteur du livre Angélus
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Dépôt:  Étude Notariale 2010 - Académie des Sciences Paris 2011, 2012
Dépôt Étude archéologique Académie des Sciences Paris:  1er et 2e sem 2012, 2014